Étienne Souriau (1892-1979) demeure un philosophe et esthécien français du xx e siècle encore largement méconnu. Cette première biographie coécrite par Filippo Domenicali et Fabien Le Tinnier – regroupant leurs recherches respectives sur l’œuvre d’Étienne Souriau, pour l’un sur ses années lyonnaises, l’autre sur ses années parisiennes –, cherche à restaurer la place qu’occupait l’œuvre du philosophe au sein de l’histoire de la philosophie française contemporaine. Fondée sur l’étude de nombreuses archives pour la première fois mises au jour, cette biographie (...) retrace le cursus honorem du professeur Souriau durant plus soixante ans. En resituant ainsi la trajectoire intellectuelle de Souriau, l’évolution de sa carrière, la toile de ses amitiés philosophes ainsi que ses réseaux collégiaux parmi les lieux qu’il a fréquenté, cette biographie vise encore à éclairer son travail à la lumière des livres, idées et événements qui ont chacun participé à façonner son abondante œuvre philosophique que depuis quelques années de nombreux chercheurs et universitaires français, belges et italiens redécouvrent. Depuis ses années parisiennes de formation passées à l’École Normale Supérieure jusqu’au faste de ces années passée à l’université de Paris occupant la chaire d’esthétique à partir de juillet 1946, Souriau fait rayonner la philosophie française par-delà les frontières françaises comme en témoignent ses nombreuses publications étrangères et déplacements professionnels. Figure majeure de la philosophie universitaire, Souriau et son œuvre parcourent ainsi le monde philosophique du milieu du xx e siècle. (shrink)

Le cinéma occupe une place importante dans l’œuvre du philosophe et esthéticien français Étienne Souriau (1892-1979). Soucieux d’inclure parmi les traditionnels Beaux-arts l’art mécanique nouveau du cinéma, Souriau développe au lendemain de la Seconde Guerre mondiale une pensée ontologique singulière du cinéma dont Christian Metz nous rappelle en 1980 qu’elle ne fonctionne que par interventions. Depuis ses premières tentatives d’études par la méthode cinématographique de 1937, du temps où Souriau enseigne à l’université de Lyon, jusqu’aux pages de son posthume Avenir (...) de la philosophie (1982), en passant par les dix années d’aventure filmologique, cette étude vise donc à réunir l’ensemble de ces interventions et à révéler l’étendue de cette pensée jusqu’à sa postérité. Il s’agit encore d’explorer ces années filmologiques durant lesquelles Souriau dirige un Groupe de recherche au sein de l’Institut de filmologie ; groupe auquel nous devons notamment la paternité du concept actualisé de diégèse. Ce corpus a priori hétérogène regroupe des chapitres d’ouvrage, articles de revues, inédits et archives, et constitue in fine de façon rhizomique ce que nous pouvons désormais nommer : la pensée esthétique du cinéma selon Étienne Souriau. (shrink)